Biographie de Louis-Gabriel Arnoux
par Christian Boyer, 2004
(voir aussi cette autre biographie d'Arnoux)


Gabriel Arnoux (Les Mées, Alpes-de-Haute-Provence, 1831 - Monaco 1913)

Gabriel Arnoux indiquait souvent qu'il était un "ancien officier de marine". Après être entré à l'Ecole Navale en 1846, il sert sur différents navires de la marine française : Hercule, Jemmapes, Uranie, Euphrate, Titan. Il est nommé enseigne de vaisseau en 1853, mais donne sa démission à 27 ans, en 1858, pour raison de santé délicate pour un marin : mal de mer !

Gabriel Arnoux est également agronome. Aux Mées, il s'intéresse et pratique la sériculture, l'élevage des vers à soie, notamment le grainage cellulaire, et collabore avec Pasteur. Il s'occupe aussi du colmatage dans les graviers de la Durance.

D'abord adjoint, il est ensuite maire de la commune où il est né, Les Mées (Alpes-de-Haute-Provence), de 1878 à 1882. Il est également suppléant du juge de paix, ainsi que président de la Société de Secours Mutuel.

En août 1885, il fait sa première présentation consacrée aux carrés magiques au congrès de Grenoble de l'AFAS (Association Française pour l'Avancement des Sciences). Edouard Lucas qui fait aussi des présentations à ce congrès, dont une également consacrée aux carrés magiques, y critique publiquement les travaux d'Arnoux. Arnoux en est et restera profondément vexé, mais c'est justement l'aiguillon qui va le faire progresser ! Il consacrera désormais une énorme partie de son temps aux mathématiques, et aux carrés et cubes magiques.

En avril 1887, il envoie son cube magique pandiagonal parfait d'ordre 17 au président de l'Académie des Sciences de Paris qu'il connaissait : Edmond Jurien de la Gravière avait été en 1852-1853 son commandant à bord de la frégate Uranie, école des canonniers.

En août 1889, toujours aigri contre Edouard Lucas, c'est en pensant à lui qu'il lance un défi dans le quotidien créé par Gambetta, La République Française. Il offre 10.000 francs, une très forte somme pour l'époque, à celui qui parviendra avant 3 mois à :

Personne ne relève le défi, et Lucas décède en 1891.

Il publie plusieurs livres dont l'étrange titre préliminaire est toujours Essais de psychologie et de métaphysique positives :

Il écrit aussi dans Les Tablettes du Chercheur, ainsi que dans les Comptes-Rendus de l'AFAS. Il correspond et collabore essentiellement avec Charles-Ange Laisant et Gaston Tarry. Ses quatre livres chez Gauthier-Villars sont écrits en étroite collaboration avec Laisant, auquel est venu s'ajouter Tarry pour les deux derniers.

Pour échapper aux nouvelles mesures fiscales françaises et à l'impôt sur le revenu, Gabriel Arnoux demande et obtient la nationalité monégasque le 9 mars 1910... grâce à ses livres mathématiques ! Et grâce au prince Albert Ier de Monaco qui était justement sensible aux sciences, en étant lui-même un scientifique reconnu en océanographie et paléontologie. Voici ce qu'Arnoux écrit à Laisant le 14 mars 1910 :

Il quitte Les Mées et déménage à Monaco, mais y décède peu de temps après, en 1913, la même année que Tarry. Il meurt célibataire et sans enfant.

La biographie de Gabriel Arnoux n'avait jamais été publiée auparavant. Merci :

  • à la Bibliothèque Nationale de France (Paris),
  • aux Archives de l'Académie des Sciences (Paris),
  • au Service Historique de la Marine (Vincennes),
  • à Jean-Pierre Pons (Association Les Amis des Mées)
  • et à Alain Magdelaine (Paris)

pour leur aide sympathique et efficace.

Christian Boyer


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